Précurseur de la démarche, le leader du marché des pneumatiques a souhaité rappeler à la fois la force de sa culture d’entreprise, enracinée dans une longue histoire, et sa capacité à innover pour améliorer la mobilité. Formulée dès 2015 en tant que slogan, la Raison d’être de Michelin, “offrir à chacun une meilleure façon d’avancer”, renvoie ainsi à la dimension paternaliste de son projet d’entreprise. Elle explicite surtout la finalité sociétale de la recherche et du développement.
Une Raison d’être non-statutaire qui irrigue la culture d’entreprise
En 2018, la Raison d’être de Michelin est complétée. Le groupe décide de l’exprimer dans un format plus long, en en explicitant les deux axes, externe et interne :
“Parce que nous croyons que la mobilité est un fondement du développement humain, nous innovons avec passion pour la rendre toujours plus sûre, plus efficace, plus respectueuse de l’environnement.
La qualité sans compromis est notre engagement et notre priorité au service de nos clients.
Parce que nous croyons au développement personnel de chacun, nous voulons donner à tous les moyens d’exprimer le meilleur d’eux-mêmes et faire de nos différences une richesse.
Fiers de nos valeurs de respect des faits, des clients, des personnes, de l’environnement et des actionnaires, nous vivons ensemble l’aventure d’une meilleure mobilité pour tous.”
Une Raison d’être incarnée par ses dirigeants
Si la démarche de Michelin est particulièrement remarquée, c’est qu’elle est portée par des dirigeants qui ont activement participé à la généralisation et à l’institutionnalisation de la Raison d’être.
Jean-Dominique Sénard, président du groupe Michelin de 2012 à 2019, s’est ainsi vu confier en 2018 une mission sur le thème “Entreprise et intérêt général”. Avec Nicole Notat, ancienne secrétaire général du syndicat CFDT, il est à l’origine du rapport “L’entreprise, objet d’intérêt collectif” rendu à Bruno Le Maire, Nicolas Hulot et Muriel Pénicaud le 9 mars 2018. Ce rapport a à son tour inspiré de nombreuses mesures de la loi PACTE du 22 mai 2019, notamment la possibilité, pour une entreprise, d’inscrire sa Raison d’être dans ses statuts.
Florent Menegaux, l’actuel Président de Michelin, continue de faire vivre la Raison d’être du groupe et d’en faire un axe central de sa transformation en leader de la mobilité au sens large : « Vous verrez Michelin dans des domaines où vous ne l’attendez pas, a ainsi promis sur BFMTV, le 7 janvier 2020, le patron du plus grand fabricant de pneus français. Notre raison d’être c’est de donner à chacun une meilleure façon d’avancer […]. Et ce n’est pas une transformation, c’est plutôt un retour aux origines. »
Des engagements concrets pour la mobilité
Michelin est également passé de la Raison d’être à l’action concrète. Son plan pour 2030 inclut ainsi des engagements en faveur d’une mobilité plus durable. Par exemple, le groupe ambitionne ainsi de réduire de 20% la consommation d’énergie induite par les pneus en usage à l’horizon 2030 (par rapport à la valeur en 2010).
Le groupe s’est aussi engagé sur le sujet de la mobilité interne de ses salariés. Son objectif pour 2020 était par exemple d’ “avoir 75 % des postes de management occupés par des employés issus de la mobilité interne” ou encore de “compter dans les zones de croissance, 80% de managers issus de ces mêmes zones”.
Une gouvernance ouverte
Michelin s’est aussi illustré par son approche ouverte de la gouvernance d’entreprise. Dès 2016, le groupe met en place un comité des parties prenantes composé de 12 personnalités représentatives des principaux interlocuteurs de l’entreprise. Ce comité doit rencontrer le Comité exécutif du groupe pendant une journée au moins par an.